(...) Le peuple de l’eau est une communauté matriarcale, aussi par définition, ceux sont les femmes qui mènent la barque. Les épouses et mères dirigent leurs familles, tandis qu’elles-mêmes prennent leurs ordres auprès de Thálassi (« Héritier de Tiamat, Déesse des Océans »), un élu qui règne sur un territoire donné. Ce poste n’a pas été occupé par un mâle depuis de nombreuses décennies. Quant à Ahzul (« Héritier d’Abzu, Dieu des Eaux Douces »), il est son égal. Il la juge. Il la conseille. Souvent il est également celui qui la couronne, partageant avec elle la tâche d’élever les aluzis (« Âmes d’Eau Claire »). Ces derniers n’étant autres que les prétendants au titre de thálassi. Néanmoins, contrairement à Thálassi, Ahzul est un personnage de l’ombre, au train de vie solitaire. Il n’intervient jamais auprès de la plèbe, ce qui peut peut-être expliqué pourquoi certains azhuls tournent le dos à leurs thálassis, devenant même parfois les monstres aquatiques qui peuplent les légendes du Monde entier. Ahzul devenant Amardul (« Héritier d’Amar Utu, Dieu des Tempêtes »).
Aluzi (et par extension, Thálassi) est identifié dans la première année suivant sa naissance. Le/la néréide étant piqué au doigt lors de son baptême et le sang y perlant, restant aussi bleu que celui coulant dans ses veines, quand le liquide coursant dans celles de ses camarades est aussi écarlate que chez l’Homme. Un signe de pureté et un don non-héréditaire. Trouvé, Aluzi rejoindra les autres élus – entre deux et seize par vague – pour être formé par nul autre que le/la thálassi en fonction. Et finalement, lorsque Thálassi s’éteindra, les aluzis s’affronteront au cœur de Tiamat – l’océan – durant Thálkrisi – l’épreuve et la cérémonie, dans le but de s’emparer de Thálifos, le poignard sacrée. Quant à Ahzul, il naît seul et avec le savoir de son identité, qu’il ne peut partager avec quiconque avant son ascension. Au cours de laquelle, il prendra la place peu enviable de son prédécesseur, dont il devra boire le sang.